Netali Borom Ndame

Cheikhoul Khadim : entre pudeur et hostilité vis-à-vis de la médisance et de la calomnie !

« Il lui arrivait souvent dans sa maison de surprendre un homme en train d’endommager quelque chose ou de pénétrer dans quelque lieu sans sa permission. Tout en détestant ces actes, il se contentait d’identifier l’intrus, sans que celui-ci s’en aperçût, et de disparaître discrètement jusqu’à ce que l’individu sorte de la maison. Puis à cause du devoir d’ordonner le bien et de défendre le mal, qui lui incombait d’une manière particulière envers ses disciples, il réunissait ceux-ci avec le malfaiteur, et leur adressait des reproches d’une manière générale et indirecte, mais de telle sorte que le malfaiteur, s’il était intelligent, comprenait qu’il était visé, même si le Cheikh n’ajoutait rien à cela. 

Quant à sa méfiance de porter atteinte à l’honneur d’autrui, on peut en parler sans embarras. En effet, il avertissait ses disciples contre la médisance et la calomnie de telle sorte que nul n’osait les commettre. Il ne tolérait même pas cette sorte de médisance dite licite qui consiste à entretenir son compagnon d’une personne absente, même si ce n’était pas dans l’intention de faire connaître les défauts de cette dernière. 

Dans ses sermons, ses lettres et ses commandements, il avertissait ses disciples solennellement et souvent contre la médisance et la calomnie. À ce propos je l’entendis dire: « L’honneur des Prophètes, des Saints et des ulémas pratiquants est empoisonné. En effet, tenir à leur égard des propos défavorables ressemble à avaler du poison le plus violent ». 

Pour les rappeler, il répétait souvent ces deux hadiths : « Le vrai Musulman est celui qui évite aux Musulmans sa médisance et sa malfaisance » et « Que celui qui croit en Dieu et au Jour Dernier dise du bien, sinon qu’il se taise ». Quand la teneur de la parole d’un interlocuteur tendait vers la médisance et la calomnie, il l’interdisait immédiatement. »

Extrait Minanoul Bakhil Khadim de Serigne Bassirou Mbacké

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