Yoone Wi

Yoon Wi : Serigne Fallou Mbacké

Dans le Saint Coran, au verset 36 de la Sourate « At-tawbah » le Seigneur Tout-Puissant proclame : « Le nombre de mois, auprès d’Allah, est de douze, dans la prescription d’Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés… ».
Parmi ces quatre mois sacrés figure, celui qu’on nomme « Rajab ». C’est un mois symbolique du fait de la grande miséricorde qu’il comporte, mais également à cause des événements qui s’y ont produites. Nous pouvons retenir, sur ce, le Voyage Nocturne (Al isra) du Prophète Mohammed (psl) de la terre vers les cieux la vingt-septième nuit (27ème) dudit mois. Rajab est également fabuleux et important pour la communauté islamique au Sénégal et particulièrement pour les disciples de Cheikh Ahmadou Bamba, car c’est durant ce mois, à la vingt-septième (27ème) nuit qui naquit l’illustre Serigne Fallou Mbacké, khalife général des mourides de 1945 à 1968. Ainsi cette date qui correspond, en arabe, à la valeur numérique de « kazul », soit 27, d’où l’appellation « Kazu Rajab » est doublement important car elle comprend à la fois, l’anniversaire  du Voyage Nocturne (Al Isra) du Pophète bien aimé Mohammed (psl) et de son Ascension (Al Mihrâj), et la commémoration de la naissance, ou « Magal », dans le jargon mouride, de Cheikh Mouhamadoul Fadal Mbacké.



Né à la date du 27 juin 1888, dans le calendrier grégorien, à Darou Salam qui est un lieu historique du mouridisme, Serigne Fallou Mbacké est fils du Grand Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme et de Soxna Awa Bousso. 
Il a effectué son apprentissage du Saint Coran à  Darou Halimoul Qabir plus connu sous le nom de Ndame, chez Serigne Ndame Abdourahmane Lô qui a été d’ailleurs son formateur en ce domaine. Par la suite, Serigne Fallou appris les sciences islamiques auprès de son oncle Mame Mor Bousso et de Mame Thierno Birahim Mbacké Ndamal Darou.


Très distingué par l’amour inconditionnel qu’il portait à son vénéré père, Serigne Fallou Mbacké n’a jamais manqué l’occasion de renouveler son engagement au service de Cheikhoul Khadim, et a toujours posé des actes forts qui témoignent de sa foi en Khadimou Rassoul. 
L’histoire nous raconte qu’un jour à Thiéyène djolof,  Serigne Touba avait réuni Serigne Fallou,  Serigne Mouhamadou Moustapha le frère ainé de celui-ci, et leur cousin Serigne Mor Rokhaya Bousso, entre autres, et leur dixit : « Je ne suis ni le père,  ni le frère,  ni l’oncle d’aucun d’entre vous.  Je suis une créature vouée au service de son Seigneur et ceux qui auront choisi de suivre le chemin tracé par mon Seigneur, ceux-là seuls seront mes fils,  mes frères,  mes neveux et mes talibés ». C’est au terme de ce discours que Serigne Fallou Mbacké, en guise d’engagement indéfectible de demeurer au service du Cheikh et, et pour réitérer  de son allégeance à Serigne Touba, affirme ces propos dans un poème : « Nos espérances reposent en toi, ô toi qui qui nous a ouvert les portes de la Félicité.  Je t’échange en ce jour mon rang de fils en contrepartie de l’honneur d’être ton disciple ». Souhait qui lui a été indubitablement accordé par le Grand Cheikh Ahmadou Bamba. En véritable assesseur, Cheikh Mouhamadou Fadal entretenait une relation très harmonieuse et dépassait même la consanguinité, avec toute la famille de Serigne Touba.


Devenu khalif en 1945, il eut l’insigne bonheur d’inaugurer la Grande Mosquée de Touba après s’être engagé corps et âme dans le parachèvement de la construction qu’avait entamé son grand ami et grand frère Cheikh Mouhamadou Moustapha. 
Son khalifat est encore évoqué comme étant une période faste pour le pays. Surnommé affectueusement Baye Galass, Serigne Fallou Mbacké a marqué tous les esprits de toutes confessions religieuses, toutes les personnes de tout ethnie confondue qui ont eu à le cotoyer, de par sa générosité, son humour, sa simplicité, son sens de dévouement, son orthodoxie et son charisme.


Il faisait l’unanimité autour de lui, aussi bien pour ce qui est des familles religieuses du pays et de la sous régions, mais également au niveau des hommes politiques et du peuple ; sur ce sa relation avec Léopold Sédar Senghor, qui n’était pas musulman, témoigne de sa tolérance et de sa magnanimité envers les hommes, peu importe leur appartenance culturelle ou religieux.  


Son pouvoir mystique était incommensurable et incontesté. Tout ce qu’il disait se réalisait au point qu’on le surnomma « borom na am mou am ». 
Serigne Fallou Mbacké disparu dans la nuit du 06 août 1968 à l’âge de 83 ans, après une vie dévouée entièrement au service de Cheikh Ahmadou Bamba.
Puisse le Tout-Puissant pérenniser son œuvre au profit de sa famille et des générations à venir.


Khadimrassoul.net

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