Dans ses recommandations à l’encontre des mourides, Serigne Touba insistait beaucoup sur le comportement adéquat de ceux-ci vis-à-vis de leur guide spirituel. Sur ce, le Cheikh a consacré un nombre assez important de manuscrits au savoir-être Mouride, dont nous pouvons notamment retenir un certain nombre de points qui ne cesseront, à jamais, d’être d’actualité, peu importe l’époque. Ainsi il est des passages dans lesquels, Khadim Rassoul insiste sur le fait qu’en compagnie de son guide spirituel, le disciple ne doit jamais être septique, encore moins pessimiste ; au contraire il doit toujours être confiant et optimiste. Ceci est d’autant plus valable dans le cas où le disciple est au service de son guide.
Serigne Touba ajoute que le mouride doit perpétuellement convoiter l’agrément de son guide en cherchant toujours à lui faire plaisir, mais aussi, en se soumettant totalement à lui. En plus, le disciple se doit de purifier ses intentions envers son guide et de lui consacrer la partie la plus importante de son temps au quotidien; le tout doit être accompagné d’un engagement sincère et inébranlable malgré les obstacles. C’est d’ailleurs ce que Cheikhoul Khadim consacre dans son œuvre intitulé « Nahju Qadâil Hâjd », au vers 189 et 190, en ces termes :
« Considère avec le maximum de respect ton Guide Spirituel. Fais de lui un seigneur et dispose lui ton bien. Subviens à ses besoins ta vie durant, par des dons, par le travail, autant que tu pourras. »
Cependant, il est à éviter, pour tout disciple, de privilégier les biens de ce bas monde dans ses actions car Serigne Touba nous a appris que devant l’agrément de Dieu les richesses sont insignifiantes.
Ne voit-on pas toujours des personnes pourvus de richesse venir ramper et se prosterner devant les hommes de Dieu ? (…)
Sur ce, la pire des choses qui peut arriver à un disciple, c’est de verser dans la concurrence ou de prétendre à un mode de vie qui n’est pas le sien. Le Seigneur Tout-Puissant a équilibré la vie de tout un chacun, en donnant à chaque personne ce dont il a besoin pour vivre décemment. Notre Cheikh nous apprend par ailleurs que : « Nul n’arrivera dans ce monde à subvenir à tous ses besoins, car on ne finit de résoudre un problème sans qu’un autre ne naisse (Nahju Qadâil Hâjd) ». De ce fait, il revient à l’homme de se faciliter la tâche en limitant ses besoins et désirs à la mesure de ses possibilités.
Serigne Khadim Gaydel Lô
