« (…) Dieu le Tout – Puissant dispose dans le Saint coran que : « Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et faisons la bonne annonce aux endurants » (Al-Baqara ‘La Vache’ : 155). Les épreuves dont le Cheikh Ahmadou Bamba fut confronté pendant son exil furent ardues et pénibles. Pensons à l’injustice du procès de Ndar, ou encore à la forêt hostile du Gabon d’où il fut plongé dans la faim, la soif face aux mouches tsé-tsé.
Si vos drones d’aujourd’hui pouvaient capturer l’image de ce saint noir aux habits immaculés, ils vous montreront qu’il n’avait de compagnon que le Coran (livre de Dieu) retranscrivant, sans cesse l’amour infini qu’il éprouvait pour l’Anobli : Seydina Mohammed (psl). Ils vous diront également que cet homme, seul face à l’océan de Mayombe, n’avait de témoin que la mer. Dès lors, que de solitudes vaincues ! Que d’isolements jugulés ! Que d’épreuves surmontées !
Au demeurant la récompense fut à la mesure des épreuves. Le Cheikh fut certes le seul à quitter ses terres bénites pour aller à la rencontre de l’escadron de la mort, mais à la date du 18 Safar ce sont des millions d’individus qui se réveillent tout heureux en ces mêmes terres (Touba). Il trouva juste de confier Serigne Fallou et Serigne Modou Moustapha à Dieu en ce matin incertain du 18 Safar 1313, car aujourd’hui, ils sont des milliers à se venir se recueillir dans leurs mausolées.
Mais au-delà de tout le Magal commémore une constance : La persévérance dans l’action, la ténacité dans les idées, l’opiniâtreté dans la démarche, la fidélité face au pacte de Darou khoudoss signé d’avec le Prophète Mohammad (psl) ; bref une attitude constante de proclamer urbi et orbi l’Unicité de Dieu de la part de Cheikh Ahmadou Bamba.
Etant conscient de ces faits sachons alors préserver ce legs contre tout jeu machiavélique de politique politicienne. Le sort de cette ville fut scellé depuis longtemps, en ce que Touba par essence, est en elle- même la manifestation de la prière exaucée ! Son rayonnement et son développement ne sauraient dépendre d’un quelconque fait de roi. Au surplus le peu qui reste devrait dépendre de nous-mêmes en ce que tout un chacun devrait se demander comment participer à l’apogée de cette ville, mais non pas ce que l’état peut faire pour nous. »
Serigne Khadim Gaydel Lô