Netali Borom Ndame

Nétali [60] : La rencontre entre Serigne Touba et le gouverneur Merlin (Première partie)

Cette rencontre entre Serigne Touba et le Gouverneur Merlin a eu lieu à Dakar en 1921, suite à la convocation de l’autorité coloniale.

Pour ce qui est du voyage de Diourbel à Dakar, c’est Mame Cheikh Anta Mbacké qui a loué le train à hauteur de 6500 de nos francs à l’époque. Le train étant mis à sa disposition, Serigne Touba demanda à ce qu’on démonte les sièges du wagon de première classe, qu’on y verse de la terre de « Ndiarème », qu’on y étale sa natte de prière et enfin qu’on y pose papier, plume et encre. Les disciples ont exécuté à la lettre les ordres du Cheikh.  

Ce jour-là, dans la matinée, c’est au moment où Serigne Touba s’apprêtait à effectuer le voyage, que les habitants de « Ndiarème » sont sortis, armes à la main, et ont dit non à cette excursion car ils redoutaient un nouvel exil à l’instar de celui qui eut lieu suite à la convocation de 1895 ; chose qu’ils ne supporteraient jamais, au prix de leur propre vie. Cheikhoul Khadim, sachant que ce que ses disciples redoutaient ne se produirait pas, rebroussa chemin et retournant dans sa résidence en attendant que ces derniers retrouvent leur calme. Par la suite le Cheikh pris une voiture pour aller trouver le train plus loin, à l’abri des regards afin que les autres ne se rendent pas compte de son départ.

Cheikh Ahmadou Bamba était accompagné de quelques-uns de ses disciples dont nous pouvons citer : Cheikh Massamba Mbacké, Cheikh Balla Thioro et son fils Cheikh Mouhamadou Moustapha. A leur arrivée à Dakar en milieu de journée aux environs de 13 heures, le Cheikh et sa délégation ont été accueilli par Jean Thiam, qui leur a ouvert sa demeure avec une grande hospitalité. Jean Thiam était le Major d’homme du gouverneur.

Le gouverneur Merlin, quant à lui, fit appel à Doudou Seck, l’interprète, pour que celui-ci l’avise sur le comportement à adopter devant le grand marabout afin de ne pas l’offenser. Doudou Seck qui fut alors témoin lors de la confrontation du 5 septembre, lui déconseilla d’appeler le Cheikh à l’heure de la prière, de le recevoir dans une pièce où il y a une présence féminine ou encore de se montrer bavard sous peine de le voir écourter l’audience de son plein gré (…).

Serigne Khadim Gaydel Lô 

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