Netali Borom Ndame

Les premières heures de l’Exil du Cheikh, les prémices d’une destinée hors du commun !!

  Ce fut le samedi 18 Safar de l’an 1313 de l’Hégire (18 Août 1895) que Cheikh Ahmadou Bamba quitta la résidence qu’il avait construit dans le Djolof pour l’acquisition et la diffusion de la science. Son départ coïncida avec le départ de Louga du Commandement de la troupe chargée de son arrestation. Ils rencontrèrent à Djéwol au soir du même jour.

 Cheikh Banji NDIAYE, plus connu sous le nom de Banji Khojja, qui fut parmi les compagnons d’Ahmadou Bamba ce jour-là, raconte qu’à leur arrivée à Djéwol, ils manquèrent d’eau, car il n’y en avait que très peu dans la localité. L’aiguière du Cheikh était vide. Dans cette situation un inconnu se présenta inopinément, qui portait une outre pleine d’eau. Cheikh Banji Ndiaye poursuit : « Nous lui parlâmes sans qu’il pût nous comprendre, et nous lui tendîmes une vaisselle et il la remplit. Nous en bûmes et le Cheikh en fit ses ablutions, lui qui ne pratiquait pas le « Tayamnun ». Pendant ce temps, l’individu disparut sans que nous eussions le moindre renseignement sur lui. » Ce fut certes un Prodige du Cheikh…

  Par ailleurs, voici ce que dit Ahmadou Bamba à propos de ce voyage: « Après la prière d’Asr, le commandant de la force coloniale vint me parler. Mais je me détournai de lui, me tournai à Dieu et récitai la Basmala 50 fois, ce qui atténua son ardeur et apaisa sa fureur. Puis il alla vaquer à ses occupations, et nous passâmes la nuit dans cet endroit. »

Le Cheikh affirme également : « Ce jour-là, j’ai souvent récité le verset suivant : Certes, mon allié c’est Dieu qui a révélé le Livre. C’est lui qui s’occupe des pieux gens, (le Coran 7:196) ». C’est d’ailleurs ce qu’il entendait quand il dit: A Djéwol, Dieu a désespéré Iblis de moi, Quand je l’ai invoqué en disant: « O Mon Allié!… »

 Le Cheikh passa la nuit à Djewol. Après la prière du matin, il quitta cet endroit pour Coki où il passa la journée. A partir de ce moment, il commença la composition de son poème comprenant les noms des compagnons qui avaient assisté à la bataille de Badr en l’an 2 de l’Hégire. A ce propos, il dit:   « Après avoir passé la journée à Coki, j’ai commencé La composition d’un poème qui m’a valu une grande récompense. » C’est à la fin de la journée du Dimanche qu’il quitta ce lieu après la prière d’Isha. Certains compagnons du Cheikh dans ce voyage ont précisé qu’ils quittèrent Coki la nuit du Lundi à l’apparition de la lune. Ils partirent, ajoutent-ils, alors qu’une pluie fine tombait. Quant au Cheikh, il dit : « Cette nuit-là j’étais monté sur une jument si rapide que les chevaux des gardes se donnaient grand peine pour le rejoindre. Parfois un des gardes me disait : Marchons doucement, ne nous fatiguons pas. Mais, venez! Comment des hommes dépêchés par leur chef pour accomplir une mission se permettent-ils de marcher doucement? Leur disais-je. Et ils se taisaient. »

Source : Irwa-u Nadîm de Serigne Mouhamadou Lamine Diop Dagana

Khadimrassoul.net 

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