Dans le saint Coran à la sourate 32 au verset 24, le Seigneur proclame : « nous avons suscité parmi les fils d’Israël, des chefs qui dirigent les autres sur Notre ordre parce qu’ils étaient patients ».
Bien des définitions ont été donné à la patience par les saints à l’image de Abu Talib qui dit dans le Kût : « la patience, c’est empêcher son âme charnelle de se livrer à ses passions, l’astreindre à l’effort nécessaire pour jouir de l’agrément de son Seigneur, l’empêcher de se soustraire à l’obéissance (à Dieu), la maintenir dans l’obéissance, la préserver de l’avidité qui constitue une impolitesse à l’égard du Créateur transcendant et lui imposer la bonne conduite et dans ses rapports avec les autres. La patience a d’autres significations telles que l’éloignement des vices provenant de la passion, et la persévérance dans le service du Seigneur. De même, fait partie de la patience, le fait de s’éloigner de certaines choses, dont l’effort ascétique nécessite de se détourner et de purifier son cœur, comme les mauvaises pensées dictées par la passion, les tentations des ennemis (l’âme charnel, Satan et la vie mondaine) et le clinquant de la vie mondaine. La patience implique la préservation de l’âme charnelle et des membres de commettre, et à plus forte raison, de perpétuer, les vices. Elle implique également d’impliquer la vérité à l’âme et d’y accoutumer sa langue, son cœur et son corps.
(…) La patience implique l’immobilisation de l’âme dans l’adoration du Créateur transcendant et Très-Haut, la tranquillité d’esprit et le contentement de son sort. Elle implique aussi d’éviter les préjudices aux autres créatures. »
A cette définition assez explicite de la patience s’ajoute bien des théories de part et d’autres provenant d’autres érudits qui ont eu à la pratiqué durant leur séjour terrestre. Ceci étant l’histoire aura retenu qu’il est difficile de parler d’une vertu aussi éminente que la patience sans pour autant citer Cheikh Ahmadou Bamba, lui qui a passé 33 années de privation de liberté et de captivité sans avoir montré le plus infime signe de faiblesse face aux oppresseurs. Au contraire sa patience face à l’épreuve a toujours été déterminante et est pour tout un chacun un exemple à suivre. c’est à ce propos que Serigne Bassirou fils de Serigne Touba nous dit que le Cheikh « savait supporter maintes douleurs, braver les plus graves périls avec calme sans se laisser aller dans la colère que pour plaire A Dieu. Il supportait l’effort. C’était un plaisir pour lui que de travailler continuellement en se donnant à sa tache corps et âme. Il faisait preuve de générosité et de bonté dans le bonheur, de patience et de fermeté dans le malheur. »
De ce fait, vu l’importance qu’occupe la patience dans la vie d’un croyant, il incombe à tout un chacun de s’en parer et de faire de cette vertu, un compagnon inséparable sur lequel il faudra s’appuyer quotidiennement à l’image des grandes figures de la religion dont leur sort devant Dieu est la convoitise de tout homme intelligent. C’est d’ailleurs dans ce sens que nous appréhendons ces propos de Serigne Khadim Gaydel Lô qui suivent :
« Ainsi par la constance l’Apôtre de la race noire, Cheikh Ahmadou Bamba réussira à préserver la pureté de son idéal. Dès lors dans un monde en mutation, cette constance doit faire école. Un mouride se doit d’être constant dans l’action, et pour cela il lui faudra cultiver la patience dans l’effort. A l’époque, lorsque les mourides se plaignaient des difficultés qu’ils rencontrent, Cheikh Ahmadou Bamba avait l’habitude de leur rappeler la tenue des compagnons élus du Prophète (psl). En effet ils ont subi toutes sortes d’épreuves avant leur triomphe à Badr : il y allait des lapidations, de l’exil en Abyssinie, des tortures, des invectives, entres autres. »
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