Après son retour de Mauritanie en 1907, Ahmadou Bamba était en résidence surveillé à Thiéyéne.
De 1908 à 1909, il était l’objet d’une surveillance exceptionnellement sévère. Ses moindres déplacements, ses plus petites actions étaient signalées tandis que le nom de ses visiteurs était transcrit sur un registre au jour le jour.
Les autorités coloniales après avoir beaucoup observé Ahmadou Bamba durant cette période, vont reconsidérer leur politique envers cet homme exceptionnel.
Cette période coïncide avec l’avènement à la tête de l’AOF de 1908 à 1915 de Merleau-Ponty, Amédée William.
Ce dernier était l’une des rares autorités coloniales à avoir compris Ahmadou Bamba, le Gouverneur Ponty mettait souvent en garde certains administrateurs contre leur politique réactionnaire et certains excès. Il n’a cessé de témoigner des sentiments d’estime et de respect à l’endroit du marabout.
Son règne fut celui de l’apaisement, de l’assouplissement et de la dédramatisation contrairement aux rapports incendiaires, faux et calomnieux autrefois sur le marabout. Bien que ce dernier œuvrait exclusivement pour les intérêts de la France, sa nouvelle démarche qui postulait « la prudence, la vigilance et l’habilité » à considérablement amélioré la qualité des relations entre Ahmadou Bamba et les colonisateurs. Revisitons les derniers témoignages sur Ahmadou Bamba par les français.
Serigne Khadim Gaydel Lô.