Jar Jaari Serigne Touba

Jar Jari Serigne Touba[11] : Le départ d’exil et les premiers miracles

Expédier un Sénégalais, accoutumé au climat sahélien dans une région équatoriale humide était synonyme de condamnation à mort. Telles étaient en effet les visées de l’autorité coloniale qui n’hésitait pas à déporter les éléments dangereux ou gênants vers des contrées hostiles ( Gabon, Guyane, Nouvelle Calédonie,). Les prisonniers devaient subir l’animosité des convoyeurs et un voyage en mer dans des conditions inhumaines. La plupart succombaient aux maladies endémiques, aux attaques des bêtes féroces ou  venimeuses, ou simplement par innapdation au climat.

Les détails du voyage du Cheikh ne sont pas connus avec exactitude. il embarqua le 21 Septembre à bord du  » Ville de Pennambouc » et n’apprit sa destination qu’une fois à bord. Alors que l’Almamy Samory entait parti avec une suite et quatre femmes, le Cheikh, lui , était sans compagnies ( femmes, enfants, disciples).

Le navire fit deux escales : la premier à Conakry en Guinée, la seconde après avoir contourné l’énorme ventre africain, au Dahomey ( actuel Bénin ). Quoi qu’il en soit, la destination finale du Cheikh fut Mayumba au Gabon, endroit infesté de mouches Tsé Tsé. Il s’est avérée qu’il ne touchait pas sa rente et ne mangeait pas ce qu’on lui apportait ; on ignore comment et de quoi il se nourrissait. Il passait ses journées à  prier, à méditer et à écrire et conservait ses écrits dans des malles qu’il trainait à l’abri d’une cabane au moment des pluies.

Deux incidents inexplicables par la raison se deroulent à Mayumba. Le premier se produisit lorsqu’on tenta d’isoler totalement le Cheikh l’abandonnant sur l’îlot désert de Wir-Wir, simple roche recouverte par la marée haute, en compagnie de Samba Laobe Penda, Bouba du Djolof, accusé par l’autorité coloniale d’être un meneur d’opérations armées contre la France. Certains disent que cet isolement eut lieu sur l’ile d’ Annobon, à plusieurs jours de navigation de la côte gabonaise, mais cette ile est habitée. Quoi qu’il en soit, les deux déportés seraient furent miraculeusement revenus à terre, avant même les marins qui les avaient amenés.

le second incident eut lieu sur la plage de Mayumba : un projet fut élaboré pour fusiller le Cheikh mais les soldats y auraient renoncé, saisis de peur devant l’apparition d’anges montés sur des cheveux. Plus tard, le Cheikh révéla que les compagnons du prophète étaient venus lui porter secours.

Serigne Khadim Gaydel Lô

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