Jar Jaari Serigne Touba

Jar Jari Serigne Touba [4] : Un système religieux confrérique au Sénégal

Les fondateurs de confréries, qui ont été les principaux artisans à jeter les bases du système religieux wolof actuel, étaient considérés comme des savants et des saints.

Leur réputation a été faite d’abord par leur science religieuse, leur connaissance des textes sacrés, et des disciplines scientifique en général, dont ils assuraient la diffusion par un enseignement de haut niveau et par leurs publications. Le tidianisme passe pour être un ordre essentiellement enseignant, El Hadji Malick a beaucoup contribué à répandre, au début du siècle, l’Islam, en formant des maîtres d’écoles coraniques et de nombreux érudits. De son côté Ahmadou Bamba, considéré comme un grand érudit, était aussi un enseignant et un auteur dont les ouvrages de vulgarisation ont servi efficacement l’expansion religieuse.

Ces chefs de confrérie furent, en même temps, des ascètes et des pieux musulmans donnant l’exemple par leur conduite et leur soumission à Dieu. Mais leur mysticisme, s’il pouvait se traduire dans le recueillement et la méditation, ne s’exprimait ni dans la mortification ni dans l’extase. El Hadji Malick, aurait pris des distances à l’égard du soufisme qui risquait d’être mal compris par les néophytes, nombreux dans la société wolof du début du siècle, auxquels il avait affaire. Même chez Ahmadou Bamba, qui se réclamait du mysticisme, il s’agissait d’une forme « minimiste », selon l’expression de Fernand Dumond. Pour lui, comme pour Ghazâli, un de ses inspirateurs, le mysticisme ne saurait entrer en contradiction avec l’orthodoxie ; c’est-à-dire la charîa ou la loi formelle révélée par le Coran. Il ne prétendait pas, non plus, atteindre l’extase et l’anéantissement en Dieu qui est inaccessible par l’expérience vécue.

Ahmadou Bamba comme El Hadji Malick avaient nettement pris conscience de leur mission : convertir les populations, affermir la religion en diffusant les préceptes fondamentaux de l’Islam.

Ils voulaient faire une œuvre sociale et se refusaient à mener des expériences strictement individuelles, aussi enrichissantes soient elles, comme la connaissance inspirée, mystique et l’union avec Dieu.

Serigne Khadim Gaydel Lô

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