Affectueusement appelée Moumi, Sokhna Mouminatou Mbacké, fille de Cheikh Ahmadou Bamba, est née en 1914 de la vertueuse Sokhna Faty Sylla.
Après une parfaite maîtrise du Saint Coran et des sciences religieuses, elle s’est pleinement adonnée, sa vie durant, à l’adoration du Seigneur et à la suivie de la tradition prophétique en plus du fait qu’elle s’était mis exclusivement au service de son guide et maître Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul. Tous ceux qui l’ont approchée attestent qu’en ce qui concerne l’adoration de Dieu, en dehors des pratiques cultuelles obligatoires, elle s’adonnait à des pratiques surérogatoires et aux « wirds ». On nous rapporte d’ailleurs qu’elle passait ses nuits en prière. Elle conciliait la « Sharia » et la « hakhikha ». Toutes ses actons étaient en conformité avec les enseignements du Prophète (PSL).
Sokhna Mouminatou était pleine de vertus morales. Parmi ses qualités nous notons la pudeur, le scrupule, la reconnaissance, la sincérité, la générosité, la longanimité, la probité entre autres. Elle était distinguée par son ascétisme. Son port vestimentaire était exemplaire, du fait de sa stricte conformité avec les enseignements de l’Islam. Son habitation était très sobre. On rapporte qu’il lui arrivait de donner tout ce qu’elle avait en aumône sans se soucier des dépenses familiales. Ainsi Sokhna Moumi était un modèle dans le domaine du « jihad » de la femme, tel que nous l’a enseigné Cheikhoul Khadim dans quelques-uns de ses écrits.
Comme tous les fils du Cheikh, elle avait troqué le lien du sang contre celui de disciple.
Cela fut pour elle un engagement perpétuel car après le rappel à Dieu de Cheikh Ahmadou Bamba, Sokhna Mouminatou participait activement à tous les grands chantiers du mouridisme aux côtés des Khalifes. Elle considérait les khalifes de Serigne Touba comme ses guides et n’entreprenait rien sans leurs accords et leurs bénédictions. En sa qualité de disciple, Sokhna Moumi accordait aussi une grande considération à toute la famille du Cheikh.
Son apport dans l’éducation et la formation des générations d’hommes et de femmes a été considérable. Sa demeure était un centre de formation pour garçons et filles. Des enseignants y étaient recrutés pour l’enseignement du Saint Coran, des sciences islamiques mais également d’un certain nombre de khassaïdes sélectionnés parmi les écrits du Cheikh pour la mémorisation. En plus de cela, elle avait versifié en wolof tout ce que les filles devaient savoir et le leur faisait apprendre avant même qu’elles ne soient majeures. Toujours dans le domaine de la formation des filles, Sokhna Moumi initiait ces dernières à tous les travaux domestiques et ménagers en plus de leur apprentissage didactique.
Soxna Mouminatou Mbacké avait également un grand amour pour le travail. En effet, elle exerçait certaines activités comme l’agriculture, la teinture, le tissage et s’était même investie dans le transport en achetant des véhicules. Cependant elle distribuait les fruits ou revenus de toutes ses activités aux nécessiteux, et apportait une grande contribution aux chantiers des Khalifes Généraux.
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