Face à une puissance armée des colonisateurs qui est venue à bout des Damel, brack, Bourba et domou Sokhna, entre autres, le fondateur du mouridisme, le vénéré Cheikh Ahmadou Bamba délivra une forme de lutte qui se démarque totalement de toute configuration de violence, car étant basée sur la crainte révérencielle. Ce fut bien original en ce sens que la colonisation était une agression culturelle, ne pouvant être combattue effectivement que de cette manière. De ce fait, le défi de Cheikhoul Khadim fut de combattre la domination par le biais de l’Islam sans pour autant conduire son peuple dans une entreprise d’acculturation au profit de la culture arabe ; ceci bien que la religion est descendue en Arabie et que la langue à travers laquelle le Saint Coran et les hadiths du Prophète (psl) nous sont parvenus est l’arabe.
Plus tard, à ceux qui croyaient le museler par l’intimidation sous différentes formes, Serigne Touba répondit, a posteriori : « Vous m’avez exilé sous prétexte que je suis un adorateur de Dieu qui fait le djihad. Je vous donne assurément raison car je mène le djihad pour l’amour de Dieu. Mais mon djihad se fait par la connaissance et la piété, en ma qualité d’adorateur de Dieu et de serviteur du Prophète ».
De ce fait, dans un monde où tout un chacun se recroqueville sur le peu qu’il a, que cela soit en terme de valeur ou de richesse, il nous incombe à tous de réserver, dans nos vies, la place qu’il sied à cette pensée exceptionnelle de Cheikh Ahmadou Bamba.
« xam Bamba jott na ! »
En effet on assiste à un échec contemporain de toutes les théories et philosophies modernes. De la chute du marxisme au rejet du libéralisme après l’échec du socialisme, nous voici face à une montée en puissance du nationalisme : l’échec est total. Il semble que toutes les manières de pensée la vie en communauté soient ballotées et le monde vit dans la tourmente.
Devant cette crise identitaire qui n’épargne aucune société, nous Mourides, devrions nous ressourcer de la philosophie de Cheikhoul Khadim qui a fini de faire ses preuves à travers le temps. Il s’agit en effet, en partie, de cette pensée qui prévaut quand Serigne Touba nous dit : « je vous recommande deux choses et ne leur associez pas une troisième : c’est le travail et l’adoration. Ainsi obtenez-vous la quiétude ». (…)
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