La vie de notre vénéré guide, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul se définit par la science et il doit en être de même pour nous qui sommes ses disciples. Du temps où il fut dans le « Daara » de Maam Mor Anta sali, la science fut une constance pour le Cheikh, au point même d’y devenir l’adjoint de son père. Également au moment où il se départit de l’enseignement livresque pour se consacrer à celui mystique, il ne s’est jamais arrêté de promouvoir la recherche scientifique. Ultérieurement, il passera son existence entière à éclairer les érudits qui venaient des quatre coins du monde pour le consulter.
Ainsi durant son séjour terrestre, cette préoccupation à tout instant, de Cheikhoul Khadim à l’encontre de la science utile, s’est manifesté par l’ouverture d’innombrables « Daaras » en plus de sa production manuscrite qualitativement et quantitativement étendue. Même lorsqu’il avait été exilé, Cheikh Ahmadou Bamba n’a jamais cessé de réitérer cet appel à l’éducation. De ce fait, dans une lettre adressée à son frère Cheikh Ibra Faty, depuis le Gabon, Serigne Touba précise : « J’ai ordonné à tous ceux qui me suivent pour l’amour d’Allah, le Très Haut le Généreux, d’apprendre les principes de base, le « tawhid », les lois de la pureté, la prière, le jeûne et autres obligations qui incombent à ceux qui en sont capables… ».
Même après les deux exils, qui correspondent par ailleurs à un état de réalisation spirituelle totale, Cheikh Ahmadou Bamba a continué tout de même à exercer ses premiers amours d’éducateur. C’est ainsi que dans un rapport d’espionnage, concernant ses agissements, fait par un administrateur colonial du nom de Lesselves, dans une correspondance daté du 22 Octobre 1915, il y est écrit objectivement : « Le Cheikh partage son temps entre la lecture, l’enseignement qu’il donne le plus souvent en plein air, se servant du sol sablonneux comme d’un tableau sur lequel il trace avec son doigt de petits schémas destinés à appuyer des démonstrations et à aider la mémoire de ses auditeurs… ».
Serigne Khadim Gaydel Lô Borom Ndame
