Netali Borom Ndame

Nétali [57] : Cheikhoul Khadim et le concept du « Djihadoul hilm » (partie 5)

« Allez jusqu’en Chine rechercher le savoir ! » dit en substance le Prophète Mohammed (psl). Avec ses propos, l’Elu le plus pur met ainsi la primauté de la religion islamique dans l’action de prospection scientifique. Cheikh Ahmadou Bamba, en choisissant de faire de sa vie une copie stricto sensu de la Sunna prophétique, apposa en bandoulière cette utilité. Ainsi il fut de bonne heure le chantre du concept de « Djihad hilm ». Bien avant même ses démêlés avec le pouvoir colonial, il se proposa de faire de la propagation de la foi par l’écrit le substratum de son action. Au bout du compte, ce sont sept tonnes et demi de papier manuscrits qui a été laissées à la postériorité, par Cheikhoul Khadim, au grand dam de ceux qui osent proclamer que la raison est Helene !


Apparemment et bien évidemment, le maitre de Touba a produit en matière d’œuvre littéraire, plus qu’aucun autre chercheur ou savant au monde. En d’autres termes, Cheikh Ahmadou Bamba est sans conteste l’auteur le plus prolifique, non seulement du monde islamique, mais de l’humanité entière ; ceci, indifféremment de l’espace et du temps.

Quand on parle de ses écrits, on vise une écriture non- plagiée, non- répétitive, authentique et variée. Dans tous les domaines de la science utile, Cheikhoul Khadim a été fécond. Outre le volume, la densité et la diversité des livres sont telles qu’une vie entière ne permet pas de les étudier. Nonobstant, ce qui frappe le plus dans l’univers « khadimien » c’est la part qu’il réserve à la revivification des écrits des augustes auteurs islamiques. Car le Cheikh a décidé de synthétiser toutes les œuvres des grands penseurs de L’Islam. Et pour appréhender cette ambition littéraire, il faut déchiffrer le contexte socioreligieux de l’époque (1885). En effet deux facteurs se conjuguaient pour rendre la prospection et la recherche des étudiants à l’islam difficile. D’abord il y’avait une rareté criarde d’ouvrages islamiques. Ensuite il fallait souvent voyager jusque chez les arabo-berbères, seuls détenteurs de la connaissance de l’époque.

Pour pallier à ces difficultés, Serigne Touba, « Moudjadid » de son époque, entreprit d’écrire et de vulgariser les écrits d’illustres penseurs. Cette action prit toute son ampleur lorsqu’il fut l’enseignant- adjoint dans le Daara de son père.

De ce fait, tous les personnages incontournables de l’histoire de la pensée islamique se retrouvent dans l’œuvre écrite de Khadimou Rassoul. Il en est ainsi, des quatre imams des écoles jurisprudentielles que sont : l’imam Ahmadou Hanbal de Bagdad (RA) qui consacra toute sa vie à l’exégèse du Coran et des hadiths de la religion, Abou Hanifa de Kufa (RA) qui occupa l’émérite siège doctoral de cette ville si réputée dans la recherche islamique de l’époque. Il y’a aussi l’imam Chafei (RA) qui est issu des « khorayshites » et fut un poète hors pair. Enfin, on invoque l’imam Malick (RA) dont l’école de pensée sert de référence à la majorité des musulmans du continent africain. C’est également le cas du personnage d’Abou Hamid Al Ghazali (RA) qui est une référence de même que Al Sanusi (RA), que Dieu soit satisfait d’eux.

Serigne Khadim Gaydel Lô

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