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Magal 2018 –  «Le rayonnement et le développement de touba ne sauraient dépendre d’un quelconque fait de roi »

Comme à l’accoutumée, les talibés de Serigne Khadim Lô Gaydel ont afflué des quatre coins du pays et même de la diaspora pour célébrer le grand Magal de Touba. A cette occasion, «Borom Ndam» a appelé à la mobilisation de la communauté, car dit-il, «le rayonnement et le développement de Touba ne sauraient dépendre d’un quelconque fait de roi».

« Il est clair que si le 18 Safar a fini de s’imposer en lettres d’or sur les calendriers du monde, c’est parce qu’il est une célébration unique, unique aussi bien dans le fond de la pensée que dans la forme de la célébration». C’est en ces termes que Serigne Khadim Lô Gaydel a entamé son traditionnel message à l’endroit de ses talibés venus de partout, pour célébrer avec lui le grand Magal de Touba. Il a appelé tous les talibés à la mobilisation et au travail pour «préserver ce legs de Serigne Touba contre tout jeu machiavélique de politique politicienne». Il s’est longuement appesanti sur la situation de la cité religieuse de Touba, pour dire surtout que «le sort de cette ville fut scellé depuis longtemps parce que Touba, par essence, est la manifestation de la prière exaucée. Son rayonnement et son développement ne sauraient dépendre d’un quelconque fait de roi. Et s’il reste un peu à accomplir, cela devrait relever de prime abord de notre propre action. Cela résonnerait même mieux en termes de citoyenneté participative.

Le destin de notre ville ne doit dépendre que de nous-mêmes, en ce que tout un chacun devrait voir comment participer positivement à l’apogée de cette ville. Ainsi, dit il «ne demandons jamais ce qu’on peut faire pour nous, mais que pouvons-nous faire pour Touba».

«Dans ce monde en perdition, où d’autres se regroupent ailleurs pour des parades, vous avez choisi de venir communier avec Cheikhoul Khadim», a-t-il lancé à l’endroit de la jeunesse mouride fortement présente à son domicile de Touba, avant d’attirer leur attention sur la campagne de dénigrement du mouridisme via les réseaux sociaux. «Cheikhoul Khadim nous demande de le faire en lisant le Coran et en louant le Prophète Mohammad (Psl). Quel bel état ! Mais il ne peut en être autrement, car votre présence est l’expression même de la victoire du Cheikh sur le projet d’acculturation entrepris par la colonisation. Aussi sachez que le bien n’est pas facile. Ce projet est certes déjoué, mais les mêmes forces de dénigrement qui le caractérisaient se sont métamorphosées comme qui dirait d’une manière latente sur le champ communicationnel. Les campagnes de dénigrements envers notre communauté se répandent volontiers sur WhatsApp, Instagram et Facebook. Le concept de «fake news» semble trouver son domaine de prédilection ici. Mais faites en fi !

Retenez que votre compagnonnage avec Cheikhoul khadim est la voie royale et la plus sûre pour boire au bassin de khawssara». Après avoir salué la décision du Khalife Général Cheikh Mountakha d’ériger une université à Touba, pour contribuer davantage au rayonnement universel de la pensée de Cheikhoul Khadim, il a demandé aux jeunes de s’agripper à la voie tracée par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. «Son projet de société permet à coup sûr la réussite dans les deux mondes», dit-il, car visant à parfaire l’homme par l’éducation pour arriver sainement à l’enceinte scellée de Dieu.

«SUR LES CHEMINS DE L’EXIL, SERIGNE TOUBA N’AVAIT DE COMPAGNON QUE LE CORAN»

L’illustration en est donnée, aux yeux de Serigne Khadim Gaydel Lô, par le fait que Cheikhoul Khadim a légué à la communauté des milliers et des milliers d’écrits, tout en prenant soin de ne laisser aucun domaine de la vie utile en rade.

Revenant sur le Magal, Serigne Khadim Lô Gaydel estime que, si l’évènement n’est pas un rite ordinaire, c’est parce qu’il permet à tout musulman de magnifier en parfaite symbiose Serigne Touba pour les innombrables bienfaits accordés. «Marquant le départ d’exil d’un esclave exalté du Seigneur (Alghayba al Bahryya), le Magal est aussi l’hypsomètre de son ultime élévation spirituelle. D’une telle action, nous tirons toujours et quotidiennement les dividendes car elle était la condition sine qua non de la survie de sa communauté. Mais l’échelon une fois acquis, il se prévalut de son altruisme pour  convier tout un chacun à en tirer l’usufruit, conscient que les faveurs de Ya Razaqou étaient si infinies qu’elles ne pouvaient se restreindre au pré carré de Touba. En cela, Cheikhoul khadim est une manne universelle.

Journée de grâces et de jouissance, ce 18 Safar nous rappelle, si besoin en était, que l’un des principes déterminants et communs dans la Oummah est l’existence du test de foi qui se manifeste par une somme d’épreuves qui s’abattent sur les croyants sincères. Dieu le Tout – Puissant nous enseigne à ce sujet, dans le Saint coran, une sourate si révélatrice. Certes la distinction ici en est que les épreuves auxquelles le cheikh fut confronté pendant son voyage furent tant ardues que pénibles. Pensons à l’injustice du procès de Ndar ! Pensons aux difficultés du voyage ! Pensons à la forêt hostile du Gabon où ne régnaient rien de plus que la faim, la claustration, les mouches tsé-tsé».

De l’avis de «Boroom Ndaam», si les drones d’aujourd’hui pouvaient capturer l’image de ce Saint Homme noir aux habits immaculés, sur les chemins de l’exil, ils montreraient à coup sûr qu’il n’avait de compagnon que le Coran. Il s’y ajoute que seul face à l’océan de Mayombe, il n’avait de souci que l’adoration de son Seigneur

Mbaye SAMB L’AS

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